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Rebecca Gisler
EAN : 9782378561130
128 pages
Verdier (26/08/2021)
3.39/5 37 notes
Résumé :
Doncle raconte lhistoire dun oncle. Dun homme-limite jamais grandi, coincé depuis cinquante ans quelque part en enfance et au bord de la mer, au bout du monde. À la faveur de circonstances exceptionnelles, dune réclusion forcée peut-être, la narratrice est amenée à observer de près cet homme à lhygiène douteuse, aux manies bizarres, à la santé défaillante, aux proportions anormales, définitivement trop petit, trop gros et trop boiteux pour ce monde. Elle lui t... >Voir plus
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3.73★ (72)
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3.64★ (168)
3.46★ (149)
Critiques, Analyses et Avis (9)Voir plusAjouter une critique
19chantal 21 mars 2022 Signaler ce contenuPage de la critique Objet littéraire sans conteste. Mais ça ne m'intéresse pas vraiment. Difficile d'écrire quelque chose car je n'ai éprouvé aucun plaisir de lecture du début à la fin. C'est la misère, la misère sociale, morale. de quoi flanquer une dépression à une colonie de joyeux lurons. Commenter  Japprécie         60
L'histoire de l'oncle est racontée par la nièce dont on sait peu de chose. de son frère non plus. Leur mère, la soeur de l'oncle, semble avoir voulu s'extraire de cette famille en s'exilant en Suisse pendant des années, ne revenant que pour les vacances. La nièce décrit méticuleusem*nt. On a l'impression que l'écriture tourne en boucle, pointilleuse, renforçant l'idée d'enfermement, de sortie impossible de cette situation misérable que chacun accepte à sa manière.
Un côté kafkaïen.
De l'humour, si l'on veut. Sauf que personne ne trouve particulièrement drôles, ces pauvres gars que tout le monde regarde d'un air dégoûté et condescendant.
Oui, je suis au ras des pâquerettes. C'est peut-être parce que je peux donner un prénom à l'oncle. C'est au choix : Robert, Philippe, Lucien, Daniel, Jean, Michel, André... Rebecca Gisler les a parfaitement cernés.
Du coup c'est un peu court. Ils méritaient mieux que ce regard très extérieur.
Claire45 20 mars 2022 Signaler ce contenuPage de la critique L'épigraphe d'Eugène Savitzkaya puis les références à Kafka, Bove, Beckett au coeur du récit disent l'univers décalé et pessimiste dans lequel plonge la romancière avec humour et ironie. Il s'agit d'une observation toute scientifique "d'oncle", comme être vivant intéressant par sa forme et ses habitudes de vie, faite par sa nièce, la narratrice. Commenter  Japprécie         50
L'oncle a un corps disproportionné - trop petit, trop gros, déhanché, boiteux - un esprit déficient, un mode de vie répondant à une logique qui échappe aux autres, construite sur des souvenirs d'enfance qu'il répète devenu adulte. Il est particulièrement crasseux et s'entoure de rebuts.
Autres incongruités dans le récit : la nièce et son frère jumeau exercent le même métier : traducteurs de notices pour produits d' animaux et souffrent de leur épiderme qu'ils ne cessent de gratter. Les 3 jardiniers collègues de l'oncle portent le même prénom, l'hôpital accueille et soigne aussi bien les animaux que les hommes, tout un monde à la limite de la réalité, un peu inquiétant. Aucune description de paysage, pas d'affect, pas de psychologie, mais une succession de faits observés dans un langage simple et de longues phrases juxtaposées sur plusieurs pages. Un univers qui se disloque au fur et à mesure que corps de l'oncle se lâche !
Pour un premier roman, c'est du grand art qui me rappelle aussi l'écriture d'Eric Chevillard.
agapanthe69 08 septembre 2021 Signaler ce contenuPage de la critique A la page 53, début du 6° chapitre Rebecca Gisler fait reference à une nouvelle de Kafka et cela m'a fait tilt
. car à quoi comparer cet ovni littéraire ? Commenter  Japprécie         40
J'ai cherché l'esprit de la collection « Chaoïd » de chez Verdier pour essayer de comprendre ce qui a avait bien pu présider à l'édition d'un tel texte. le chaos ?
Du nom d'une revue de littérature créée en 2000 la collection « accueille des fictions des essais et de la théorie littéraire qui renouvellent les enjeux et les formes de la création et des savoirs. »
Soit ; Il s'agit donc d'une littérature expérimentale !
Pas désagréable à lire : on s'habitue vite au style : des phrases d'une demie page au moins, rythmées par la conjonction « ET » en grand nombre qui tiennent lieu de fins de phrases.
Quant au contenu, pas très ragoûtant voire scatologique, quand ce n'est pas d'une vulgarité hilarante, il se laisse lire malgré quelques grimaces de dégoût.
L'histoire de cette famille des plus frustres, de cet oncle probablement atteint de déficience psychique, passe la rampe, racontée avec humour par la nièce.
joellebooks 23 novembre 2021 Signaler ce contenuPage de la critique Voici un premier roman très original dans cette rentrée littéraire, une nouvelle voix venue de Suisse. Rebecca Gisler est diplômée de l'Institut littéraire suisse et du master de création littéraire de l'université Paris-8. Elle est également traductrice. Commenter  Japprécie         51
En 122 pages elle dresse le portrait de « l'oncle ». C'est ainsi qu'il sera nommé tout le long du roman. La narratrice et son frère ont la vingtaine, ils sont traducteurs de notices d'aliments pour animaux pour un site de vente en ligne. L'oncle a la cinquantaine et il semble effectivement être resté « coincé quelque part en enfance », comme le dit la quatrième de couverture. Ils vivent tous les trois dans une maison au bord de la mer en Bretagne. La mère de la narratrice, qui est aussi la soeur de l'oncle, vit en Suisse.
Le style est particulier mais on s'y fait assez vite. Une phrase peut avoir la longueur d'un paragraphe. Elle est sans cesse rallongée par un « et » pour poursuivre l'idée développée. le ton est vif, parfois enjoué. On sourit, parfois on prend un air dégoûté. On se dit qu'un tel oncle ne peut exister et puis finalement si. Quand on y réfléchit, on trouve quelqu'un dans son entourage qui n'est pas à cheval sur l'hygiène, à la diététique très discutable, avec des manies bizarres, etc.
Entrez dans cette famille « biscornue », découvrez cet oncle marginal, vous ne regretterez pas cette expérience de lecture !
J'ai aimé les références parsemées par l'autrice. J'ai été hypnotisée par cette écriture singulière, unique. Un court roman qui dépote ! Je suis curieuse de lire un second livre de cette autrice.
Lien : https://joellebooks.fr/2021/..
noid 09 janvier 2022 Signaler ce contenuPage de la critique Un oncle bien curieux et un livre tout autant. Un style d'écriture assez foufou ou les paragraphes (qui sont souvent aussi long qu'une page) ne sont souvent composés d'une phrase à rallonge entrecoupée de « et » et de virgules. L'histoire d'un oncle en Bretagne un peu simple, un peu original, franchement cracra dans une maison au bord de mer. Une histoire touchante et amusante qui sent le vécu. Celle d'un oncle aussi attachant que repoussant Commenter  Japprécie         70
Lien : https://www.noid.ch/doncle/
critiques presse (2)
NonFiction
10 janvier 2022
Elle a lart [ ] de traduire, dans une syntaxe et une langue qui semblent toujours un peu « bougées », comme sur une photographie, les dérèglements de la vie dans leurs aspects les plus inaperçus.
LesInrocks
27 août 2021
Un premier roman remarquable et très drôle qui décrit avec finesse une vie de laissé pour compte.
Citations et extraits (6)Voir plusAjouter une citation
VincentGloe...
25 août 2021
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Il est peut-être important de préciser que nous ne nous asseyons jamais en face de l'oncle, la place en face de l'oncle étant réservée aux invités que l'on veut mettre à l'épreuve, aux nouvelles amoureuses de mon frère, par exemple, à toutes sortes de jeunes gens trop polis pour se révolter, car dîner en face l'oncle c'est accepter de partager sa nourriture, je veux dire que c'est accepter les trombes de postillons qu'il vous partage à la figure, en effet l'oncle est très bavard, et ce surtout avec les nouveaux venus, ceux qu'il s'agit de mettre à l'aise.
(p.17)
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LibertyBoja...
03 février 2022
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Ce qui est indéniable, cest que ces objets sont si peu coûteux quon peut se permettre den acheter plusieurs, des centaines si lon veut, au cas où, en réserve, et si on pense que personne nachète ce genre de marchandises kafkaïennes, on se trompe loncle, par exemple, est friand de ces Odradek du rayon bonnes affaires quil qualifie de géniaux, de formidables, dextraordinaires, sans préciser si cest leur fonction ou leur aspect quil admire, les deux sans aucun doute. Ci-dessous, à titre indicatif, une petite liste dOdradek acquis plus ou moins récemment par loncle : la boîte à cure-dents en forme de moule qui fume une cigarette, le ramasse-miettes avec de minuscules roues de tracteur, le porte-téléphone portable en forme de crêpe humanoïde qui tend les bras, la tasse ornée dune photo extrêmement floue de chats qui sentre-lèchent, le paquet déponges émotives avec léponge heureuse, léponge rigolarde, léponge triste, léponge amoureuse, la minuterie en forme de coccinelle, et la minuterie en forme de lunettes Groucho Marx, le faux uf transparent à faire bouillir dans la casserole avec les vrais ufs, et qui devient dabord vert, puis bleu et enfin violet, ce qui est vaguement lié à la cuisson des vrais ufs, sans oublier la fameuse guillotine à saucisson dans son carton à leffigie de Danton et Robespierre.
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joellebooks
23 novembre 2021
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Incipit :
Une nuit, je me suis réveillée avec la certitude que loncle sétait enfui par le trou des toilettes, et alors, poussant la porte des cabinets, jai constaté que loncle, en effet, sétait échappé par le trou des toilettes, et sur le carrelage il y avait un tas de confettis de papier hygiénique et des plumes blanches par centaines, comme si quelquun y avait une bataille de polochons, et la cuvette des toilettes ainsi que les murs étaient badigeonnés de poils et de toutes sortent de fientes, et regardant le petit trou de faïence, je me suis dit que ça navait pas dû être facile pour loncle, et je me suis demandé ce que jallais pouvoir faire pour le sortir de là, sachant que loncle doit peser un bon quintal, [
].
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joellebooks
23 novembre 2021
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Assis, loncle a le ventre comprimé contre la table, et le ventre de loncle est tellement gros quil a lair séparé du reste de son corps, comme un fardeau, ou comme un animal de compagnie, mais il faut dire que malgré son ventre qui est sûrement très lourd, loncle se tient toujours bien droit, son dos sadapte gentiment au dossier de la chaise et non linverse, et son ventre de compagnie déborde toujours un peu sur la table, et il ondule et il gargouille tout à fait comme un animal qui serait posé sur ses genoux, et loncle regarde lécran noir de la télévision et il dit, dommage quelle ne marche par la télé quand même.
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joellebooks
23 novembre 2021
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Il est peut-être important de préciser que nous ne nous asseyons jamais en face de loncle, la place en face de loncle étant réservée aux invités que lon veut mettre à lépreuve, aux nouvelles amoureuses de mon frère, par exemple, à toutes sortes de jeunes gens trop polis pour se révolter, car dîner en face de loncle cest accepter de partager sa nourriture, je veux dire que cest accepter les trombes de postillons quil vous partage à la figure, en effet loncle est très bavard, et ce surtout avec les nouveaux venus, ceux quil sagit de mettre à laise.
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Rebecca Gisler lit un court extrait de son roman « D'oncle » (parution le 26 août 2021, dans la collection « chaoïd »).
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